Dernière mise à jour : 04 août 2006

Berserk

Titre original Kenpu denki Berserk

Auteur Kentaro Miura

Genre Seinen Fantasy

Nombre de volumes
Japon :  30 (en cours)
France :  15 (en cours)

Années d'éditions
Japon : 1990 - ?
France : 2004 - ?

Editeurs
Japon : Hakusensha
France : Glénat

Guts, le guerrier noir, promène son imposante silhouette de routes en villages. Sur son passage, les cadavres s'amoncellent et il laisse derrière lui des torrents de sang. Le corps vêtu de noir, il porte sur son dos une épée aussi haute qu'un homme. Sur son cou, une marque mystérieuse le condamne à être poursuivi jour et nuit par des démons. Puck, l'elfe facétieux, croise un jour le chemin de cette machine à tuer. Quelles horreurs a-t-il pu connaître pour être animé d'une telle soif de vengeance ? Alors que le monde sombre inextricablement dans le chaos, Guts règle ses comptes avec les forces démoniaques qui resserrent leur emprise sur la destinée des hommes. Une époque s'achève... (résumé Glénat).

° Une série animée créée en 1997 disponible chez Dybex retrace de facon synthétique les événements qui se déroulent du tome 1 au tome 13.
° Glénat est le 3ème éditeur à sortir la version manga de Berserk : après un premier essai raté en 1995 (par Samourai éditions), Dynamic éditions reprend la licence et publie le manga jusqu'au tome 7... et s'arrête. Il faudra attendre 2004 pour que Glénat reprenne les droit de la série.

Vous connaissez Bastard ? Très bien vous comprendrez donc de quoi je parle. Si en effet on peut trouver le graphisme plutôt grossier dans les premiers volumes (en particulier les 2 premiers), le mangaka acquiert petit à petit de l'expérience et nous propose une ouvre plutôt léchée graphiquement : détaillés, fins et précis, les derniers volumes sont un vrai régal pour les yeux !
Kentaro Miura sait assurément faire passer les émotions et surtout le dynamisme dans son coup de crayon. Le graphisme de Berserk choque, accroche et émeut : quand le graphisme sert à la fois l'ambiance et le scénario, on n'est pas loin du chef d'ouvre.
L'ambiance est vraiment un atout majeur dans un manga. Celle de Berserk est particulière dans le sens où se côtoient 2 ambiances différentes : tantôt Dark fantasy (surtout dans les 12 premiers tomes), tantôt horreur. Comme l'implique ces thèmes, on a droit souvent à des ébauches de sang, de violence, mais parfois aussi de violence sexuelle : cela peut paraître « glauque » au premier abord quand on entend cela sans connaître, mais il me paraît important de préciser que ces scènes sont loin d'être gratuites. Il ne s'agit pas de mettre des scènes de violence sexuelle juste pour gagner des parts de marché auprès du public masculin, comme dans Bastard (je lui en veux à lui) mais que ces scènes servent à l'ambiance générale, car il faut savoir que le monde de Berserk est un monde où la violence règne, où l'homme est un loup pour l'homme. Tuer pour voler, pour violer, par intérêt personnel, pour le plaisir, ou juste pour survivre : la violence qui plane sur le monde de Berserk rend bien l'impression que nos héros vivent dans un monde où l'espoir et les rêves sont la seule porte de salut et nous aide à comprendre les motivations de tous les héros.
Berserk est un manga crée en 1990. Quoi ?? 15ans ? Et oui ! Ce qui revient à dire que Kentaro miura nous sort 1 volume de Berserk tous les 6 mois en moyenne, ce qui n'est pas énorme en effet. Mais il faut savoir qu'à la différence de nombreuses séries dites « populaires », comme Saint seiya, Dragon ball ou Naruto pour ne citer qu'elles, Berserk est une série qui ne court pas après la productivité : son auteur n'est pas motivé par le fait de devoir absolument avoir fini son chapitre pour le prochain Young Animal, et qu'il prend même au contraire de longues pauses pour réfléchir au développement de son scénario et de ses personnages. La façon dont il a choisi de raconter son histoire démontre à quel point la psychologie des personnages est poussée : on entre dans le présent de Guts pendant les 2 premiers volumes (on ne sait alors rien de son histoire), puis on plonge ensuite dans son passé, ses souvenirs jusqu'au 13ème tome environ. Cela a pour avantage de créer un attachement, un fil directeur : on suit l'évolution des personnages pas à pas. Il n'y a pas de « méchant » caricatural, c'est à dire bête et méchant : on nous présente des hommes qui ont choisi ou parfois subi leur destin. Les ennemis sont ici d'anciens amis que les choix ont séparés, des hommes normaux qui ont plongé dans la folie, ou que la guerre sépare : le destin est un thème très important de cette ouvre.
En conclusion, Berserk est un grand cru qui se bonifie avec le temps. On peut ne pas aimer le vin, mais on ne peut nier la qualité de grand cru à un vin de qualité. Berserk est une ouvre épique, maîtrisée de main de maître par son auteur, qui s'offre en plus le luxe de perpétuer l'intérêt de la série dans le temps, car celui ci ne faiblit pas, même après 15 ans. Berserk est un manga qui m'aura marqué à jamais et que je vous invite à découvrir le plus vite possible.